Il n’aura fallu que quelques années seulement à Aurélie William-Levaux pour que son travail ne marque considérablement et durablement la rétine du lecteur. Son univers graphique troublant est pour le moins très rapidement identifiable, et pour cause : rares sont les créateurs qui font usage de la couture et de la broderie comme elle.

« Menses Ante Rosam » était un premier grand livre riche en teneur autobiographique qui bousculait les notions de maternité et de filiation, de multiples manières : dessin, encre, broderie, autant de techniques maîtrisées à la perfection, et servant un univers poétique, encré dans un symbolisme rare. Après quelques apparitions remarquées aux sommaires de quelques publications collectives alternatives ambitieuses, il n’en fallait pas plus pour installer cette jeune liégoise dans la catégorise des talents à suivre…
Qu’à cela ne tienne : entre de multiples projets et collaborations attendues, Aurélie William-Levaux nous offre le temps de cette exposition quelques unes de ses créations les plus récentes. Poussant un peu plus loin son appropriation des façons de “dessiner/peindre/coudre” (tout à la fois), c’est une bien étrange évidence (ce curieux mélange de pratiques fait montre d’une cohérence inattendue) qui anime chacune de ses créations.

Un résultat aussi singulier que magnifique, qui sous sa forme originale (non reproduite) devrait satisfaire les curieux, les exigeants, et tous ceux qui se servent de leurs yeux pour ressentir quelque chose de fort.

Séance de rattrapage :  « Menses ante rosam » (2008, La Cinquième Couche), “Prédictions” (avec I. Pralong, 2011, Atrabile).