La présence à Ce Qui Nous Lie des créations du japonais Daisuke Ichiba (“le peintre de la beauté”, tel qu’il se définit lui-même), si elles en dérangeront probablement plus d’un, se justifient à plus d’un titre.
D’abord, parce que son œuvre éminemment fascinante, compte parmi les plus marquantes qu’il aura été donné de découvrir dans le pourtant parfois très extrême paysage de la marginalité graphique contemporaine, à la lisière de différents champs d’expression plastique, là où l’érotisme et la violence s’emmêlent, où la folie, la beauté, la monstruosité et le grotesque se retrouvent dans un même trait.

Né en 1963 à Kumamoto, la renommée de l’artiste pluridisciplinaire Daisuke Ichiba ne tarde pas à atteindre le vieux continent. Inspiré dès son plus jeune âge par le manga classique, il commence précocement à maltraiter ses camarades de classe dans de courtes histoires dessinées : il n’arrêtera plus.

Véritable figure de la contre-culture, ses dessins dépeignent le fragile équilibre entre la discipline, la norme communément admise et un Japon excessif, abîmé et désabusé : “un fruit pourri sommeille en chacun de nous”, son motto, nécessite d’être en tête avant d’aller se perdre dans ses créations délirantes et choquantes, mais sincères…

Séance de rattrapage :  “Ezumi” (Le Lézard Noir, 2006), “Grossesse nerveuse” (United Dead Artists, 2009).